Réglementation des algues

Idealg, c'est quoi ?

Philippe Potin, directeur de recherche CNRS à la Station Biologique de Roscoff et coordinateur scientifique d’IDEALG, réunit l’ensemble des 17 partenaires du projet, scientifiques (CNRS, IFREMER, UEB, UBO, UBS, ENSCR, Université de Nantes, INRA, AgroCampus), technique (CEVA) et industriels (C-WEED, Bezhin Rosko, Aleor, France Haliotis), dans le but de développer les biotechnologies auprès de la filière des macroalgues.

Source : site internet Idealg.org

La génétique. Le projet IDEALG s’intéresse à l’étude génomique et post génomique des algues afin de développer de nouveaux outils et méthodes permettant d’identifier et sélectionner des populations « ressources » locales ayant un intérêt industriel. Ces outils ont pour objectif d’améliorer les processus de domestication de ces populations pour contribuer au développement biotechnologique de la filière. Un intérêt est aussi porté aux micro-organismes associés aux algues afin de comprendre les interactions métaboliques entre les algues et les bactéries. L’ensemble de ces connaissances servira au développement de la filière de transformation des algues (dégradation, bioconversion, défenses naturelles…).

Droits réservés : Olmix

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La chimie bleue. Les macroalgues sont connues pour leur forte contenance en hydrocolloïdes, de composition chimique très spécifique et marquées par des propriétés physiques très diverses. Toutefois, d’autres composés chimiques à plus forte valeur ajoutée, présents dans les algues, feront l’objet d’études approfondies au cours du projet. Le projet IDEALG se focalise sur de nouvelles molécules et principes actifs issus des algues, afin de faire face à la demande croissante du marché en terme de produits chimiques naturels. Pour contribuer à la durabilité de cette filière, le développement de nouveaux procédés de transformation et de synthèse de ces biomolécules plus respectueuses de l’environnement est aussi envisagé.

La biomasse. L’essentiel de la biomasse d’algues produite en France est prélevé à partir de populations naturelles. Avec l’objectif de développer et de diversifier l’utilisation des algues, le projet IDEALG vise aussi à promouvoir les technologies de production d’algues, afin d’éviter une trop forte pression de la récolte sur ces populations naturelles. Une meilleure connaissance de la reproduction et la domestication des algues ainsi que l’utilisation d’outils et procédés biotechnologiques seront nécessaires pour optimiser la production de cette biomasse.

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L’environnement et la société. La culture d’espèces indigènes, non-modifiées et non-invasives représente les principaux critères de la feuille de route d’IDEALG. Le projet IDEALG porte un effort important sur l’étude d’impacts de la récolte et de l’algoculture pouvant être générés sur l’environnement mais aussi sur la société (acceptabilité) et sur l’activité économique des zones littorales. L’enjeu du projet repose sur l’intégration de cette filière à fort potentiel dans un contexte sociétal, économique et environnemental durable.

  • Développer les outils génétiques et biotechnologiques pour étudier la diversité des algues locales et les micro-organismes associés.
  • Explorer les fractions chimiques valorisables de ces algues selon un procédé de bio-raffinerie.
  • Promouvoir l’algoculture et les biotechnologies associées.
  • Évaluer les impacts environnementaux, sociétaux et économiques susceptibles d’émerger au cours du développement de la filière de la récolte des algues.
  • Accélérer le transfert de technologies par la mise en place d’une plateforme de collaboration et de concertation entre parties prenantes, industriels et scientifiques.

L’ensemble des actions menées au cours du projet IDEALG aura pour but de diversifier le potentiel valorisable des algues locales et de promouvoir l’accès à la ressource (récolte et culture). Cette volonté passera par une phase d’étude approfondie des conséquences sur l’environnement, des impacts sociétaux et des retours économiques, afin de pouvoir guider au mieux cette filière vers une voie de développement durable (Figure 1).